Pour une philosophie de l'horizontal et du vertical
La guerre menée en Ukraine par la Russie invite à chercher à comprendre l’irrationnalité de Poutine et du peuple russe qui le suit aveuglément. L’essai d’Alexandre Soljénitsyne, Le déclin du courage [1] , peut aider à jeter quelque lumière. Il s’agit du texte d’une conférence prononcée par le dissident russe en 1978 à l’Université Harvard. Déchu de sa citoyenneté, Soljénitsyne s’est exilé aux USA depuis quatre années déjà. Sa bombe littéraire, L’Archipel du Goulag , paru en France en 1973, dressant le tableau d’une terrible répression exercée par l’ex-Union soviétique, le condamna à l’exil par les autorités du Kremlin. Contrairement aux attentes de l’Ouest, Soljénitsyne n’encense en aucune manière ni l’Ouest (les États-Unis) ni l’Est (la Russie). Il se fait le critique acerbe des deux blocs. Autant l’Ouest que l’Est adhèrent pour ainsi dire à une philosophie « horizontale » du développement humain et civilisationnel, laissant radicalement de côté la dimension « verticale » de l...