Dessine-moi l'évolution !

DÉSSINE-MOI L’ÉVOLUTION !



 

En janvier 2024, Sam Altman, le créateur de ChatGPT, annonçait la sortie prochaine de GPT5 qui accélèrera l’aventure vers l’immortalité de l’Homme. Nous ne sommes plus actuellement, à proprement parler, dans la mouvance du Transhumanisme mais bien dans celle du tout-puissant Post-humanisme. Si le premier veut pour ainsi dire accroitre les pouvoirs de l’être humain, le second veut dépasser radicalement l’être humain, principalement en « euthanasiant la mort ». La mort, en effet, constitue la bête noire de l’humanité depuis ses débuts. Il ne s’agit plus donc de prolonger la vie comme le souhaitait l’initiateur du Transhumanisme que fut Francis Bacon – ce qui est déjà énorme - mais d’éliminer tout simplement la mort. Euthanasier la mort, comme on dit. C’est ce que vise Sam Altman cet homme de laboratoire de la célèbre Silicon Valley.

Sam Altman, 39 ans, est le fondateur avec Elon Musk de OpenAI. Il en est le directeur général. OpenAI est un lieu de recherche portant sur l’Intelligence Artificielle Générale ou IAG. L’IAG se veut une Super Intelligence dépassant de loin l’intelligence humaine. L’accès, par conséquent, à l’IAG permettrait, toujours selon Altman, une progression engendrant des conquêtes en intelligence artificielle étonnamment rapidement.

Étant déjà initié, dans le chapitre précédent, au Transhumanisme par sa visite à la Maison de Salomon, le petit prince souhaite maintenant en savoir davantage sur le Post-Humanisme, dont les tout récents développements fulgurants touchant l’IAG. Contrairement au Transhumanisme lancé par Bacon souhaitant se rapprocher de Dieu, le Post-Humanisme d’Altman veut ni plus ni moins prendre la place de Dieu.

Comme il se doit, le jeune informaticien et homme d’affaire, est fort occupé. Sam Altman ayant décliné de rencontrer le petit prince, c’est son mentor et bras droit, Max More (Maximilian Moore) qui rencontra fortuitement le petit prince.

Max More - « Monsieur-Toujours-Plus » - est futurologue. Il a pour mission de tracer rien de moins l’avenir de l'Homme sur des bases scientifiques. Évidemment, les progrès en IA sont tels que, suivant Mad Max, le Post-Humanisme sera bientôt une réalité. Virtuelle ou Réelle ? En tout cas, les NBIC (soit les nanotechnologies, la biologie ainsi que les sciences cognitives (AI, robotique et sciences du cerveau)) progressent de manière fulgurante actuellement. Elles travaillent de concert. Max More en est le grand gestionnaire œuvrant à son grand projet de la Robolution. Avant d’en venir à la conversation qu’eurent entre eux le petit prince et Max More, il convient d’esquisser un rapide portrait du point de départ conduisant à la Robolution visant l’objectif global, comme on l’a dit, de l’euthanasie de la mort.

Le Post-Humanisme souhaite donc en finir avec l’obstacle central qui aurait stoppé l’humanité depuis la nuit des temps, à savoir la mort. Fort bien. Toutefois, la réalité biologique s’impose : la mort est inscrite par l'évolution dans nos cellules. Alors comment faire ?

Il faut comprendre, soutient Mad Max, que la mort est un « choix » de la sélection naturelle. La théorie de l’évolution de Darwin, il va de soi, est au centre de la démarche hyperscientifique du Post-Humanisme. Tout ce qui existe dans ce bas-monde provient en effet de l’Évolution basée sur la sélection naturelle – et pas du tout d’une prétendue divinité toute-puissante créatrice du ciel et de la terre. La reproduction sexuelle y est donc centrale, car sans reproduction, la sélection naturelle des mieux adaptés n’auraient pas lieu. Tout concourt donc à ce que les jeunes gens soient au faîte de leur capacité en vue de se reproduire. Vient ensuite la vieillesse, la décrépitude et, enfin, la mort. Des cellules dites « suicidaires » visant l’anéantissement des êtres vieillissants sont actives. Le cancer, par exemple, est causé par des cellules qui auraient perdu leur capacité à s’auto-éliminer, ne laissant donc pas la place à d’autres cellules de vivre.

La solution que propose le Post-Humanisme consiste donc à déjouer le cours de l’évolution en éliminant les mécanismes fondamentaux de la détérioration des cellules. Cela fait appel à un ensemble de technologies ultra-modernes, les NBIC. Max More use de concert les NBIC.

En outre, il s’agit de fusionner les NBIC à la vie. On parle alors de prothèses médicales et de bio-ingénierie. La technologie crée ainsi la vie artificielle. La technologie remplace donc la vie. L’IGA de Sam Altman en est là.

Avant d’en venir à la conversation entre le petit prince et Max More, il faut encore savoir que le jeune homme blond travaille depuis quelque temps dans un jardin de la Silicon Valley en Californie, dans un parc de San Josée. Ce site fut jadis un site d’enfouissement des déchets converti aujourd’hui en parc nature. C’est un triomphe de la technologie moderne. Max More y a œuvré au plan de sa conception. De multiples sphères jalonnent le parc. Ces sphères indiquent la quantité de biogaz qui s’échappent des tonnes de déchets enfouis à 80 mètres dans le sous-sol. Ces biogaz alors sont acheminés à une usine d’épuration qui sont dès lors transformés en eau. Le site donne donc l’allure d’un site extra-terrestre avec ces sphères métalliques qui, la nuit, deviennent phosphorescentes. C’est dans ce parc qu’eut lieu la rencontre entre Max More et le petit prince

Voici à présent le dialogue qu’ils tinrent entre eux.

- D’abord, grand merci de me recevoir, monsieur Max. Il y a longtemps que je cherche à vous rencontrer.

- Appelez-moi Max. Vous savez, je suis un homme fort occupé. Mais chaque matin, quand j'en ai l'opportunité, je me fais un devoir de marcher dans ce magnifique parc. Pour ma part, je suis ravi de vous rencontrer en chair et en os. Vous n’étiez jusqu’à présent pour moi qu’une entité littéraire. Bientôt, nous serons tous comme vous, des êtres virtuels.

- Et nous ne serons plus mortels ?

- Évidemment. Ce n’est qu’une question de temps. Le temps que l’IAG (Intelligence Artificielle Générale) règne enfin. Comme ici, dans ce parc, où la technologie moderne a permis de reconstituer cet ancien dépotoir à déchets pour en faire l’un des parcs les plus réputés et fréquentés de la Californie, voire du monde.

- C’est franchement formidable ! Je travaille ici depuis quelque temps et je m’y plais fort. Sans vous, je ne serais pas ici.

- Des masses de déchets en putréfaction, laissant échapper des biogaz toxiques, infectant l’air ambiant et rejetant dans l’atmosphère des gaz à effet de serres, seraient toujours actives. Grâce à la technologie actuelle des biocarburants, nous avons évité le pire. Les oiseaux gazouillent à nouveau, et une flore magnifique laisse échapper ces parfums suaves.

- Grand merci à vous !

- Oh, vous savez, nous formons ici une équipe  capable de résilience. L’individu n’est qu’un grain de poussière, seule l’espèce compte. Notre équipe travaille actuellement sur des projets bien plus ambitieux concernant le bien-être de l’humanité.

- Parlez-m’en, je vous prie. Sinon, dessinez-moi Frankenstein.

- Oh, qu’est-ce que cela ?! Que demandez-vous là mon ami ? Hier, vous demandiez des moutons. Aujourd’hui, Frankenstein… Que vient faire ici ce monstre hideux ? Nous ne sommes pourtant pas au temps de l'Halloween. 

- Avant de venir ici afin de vous rencontrer, j’ai consulté mon renard…

- Votre renard… Bizarre, bizarre. Ah oui, je vois... Celui que vous aviez rencontré dans le désert lors de votre première visite sur la terre. C’est un peu comme le fameux « démon » de Socrate qui le détournait de ce qu’il avait entrepris de faire sans jamais le pousser à agir.

- Peut-être bien. Donc, mon renard ne m’a pas empêché de venir ici, mais il m’a remis un roman, celui de Mary Shelley, Frankenstein. Il me recommanda impérativement d’en faire une lecture attentive et de le méditer à fond. Ce que j’ai fait en prévision de vous rencontrer.

- Ah, je vois… Votre renard-démon m’accuse-t-il donc d’être le vilain Prométhée moderne ? Car c’est le sous-titre du roman Frankenstein. Mary Shelley peignit un très vilain portrait de Prométhée en la personne de Victor Frankenstein.

- Qui est donc ce Prométhée ?

- Vous ne le connaissez pas ? Bon, voici. C’est l’un des Géants que Zeus, le roi des dieux grecs, redouta toujours. À vrai dire, Prométhée fut le créateur de l’homme. D’un bloc d’argile, il sculpta le premier homme. Il souhaita créer des êtres capables de découvrir, d’étudier, d’utiliser les forces de la nature. Mais Zeus ne le souhaita pas. Il fut atrocement puni : Prométhée fut attaché au mont Caucase où, chaque jour, pendant des siècles, un aigle vint ronger son foie sans cesse renaissant. Moi aussi, à l’instar de Prométhée, je l’avoue, je souhaite aider l’humanité souffrante en les arrachant des affres de la mort. C’est pourquoi les méchantes langues m’affublent du nom du dieu grec.

Moi, je ne crois en aucun dieu et ne me conçoit surtout pas comme étant l’un d’eux. Je ne suis qu’un scientifique au service de la science. Un homme de la technique. Un technicien est celui qui, ayant un but, donne les moyens de l’atteindre. Les hommes meurent et souffrent beaucoup. Avec la puissance des nouvelles technologies, j’indique ce qu’il faut faire pour ne plus mourir.

- Oh, c'est votre affaire. Pourriez-vous svp commenter pour moi ce passage de Frankenstein où l’on lit :

« J’étais hideux et d’une taille gigantesque. Que signifiait cela ? Qui étais-je ? Qu’étais-je ? D’où venais-je ? Où allais-je ? Ces questions m’assaillaient en permanence, d’autant plus vivement que j’étais incapable d’y répondre ? » (chapitre XV)

- D’éternels insatisfaits, il y en aura toujours. On a beau les délivrer de la maladie et de la mort, ils se plaindront toujours. 

- Moi, je suis l’un d’entre eux. Les questions de ce monsieur Frankenstein sont les miennes. Certes, je ne suis ni hideux comme lui, ni géant comme Prométhée. Qu’à cela ne tienne, je me pose des tas de questions du même genre : D’où je viens ? Où vais-je ? Quel est le sens de tout cela ? Voilà ce qui me taraude depuis toujours. Ce sont des questions de sens comme me l’a expliqué un jour mon renard. J’ai compris que les grandes personnes n’apprécient guère ce genre d'interrogations.

- Qu’est-ce donc à la fin que votre prétendu « renard » ? Une parfaite lubie. Mon cher ami, ressaisissez-vous ! Faites un homme de vous ! Soyez raisonnable à la fin !

- Je suis un éternel enfant, je ne peux rien y faire. Mon créateur l’a voulu ainsi. Et puis, je dois avouer que je me sens appelé à quelque chose de plus grand, de supérieur.

- Il n’est pas dit, en effet, que nous devons en rester là. L’avenir s’annonce inédit, sans commune mesure avec le passé. Certes, l’Évolution nous a conduit à ce que nous sommes aujourd’hui. Moi, je reste optimiste. Encore une fois, je prétends que nous ne sommes pas voués à la maladie et à la mort. Pour l’homme de demain, vos questions « existentielles » disparaîtront comme par enchantement.

- Est-ce que votre nouvel homme, conçu par la technologie, aspirera à quelque chose de supérieur ?

- Je ne sais trop… Difficile à dire. En tout cas, il cessera de s’interroger sur le pourquoi de la mort puisqu’elle ne sera plus.

- Même si la mort n’est plus, continuera-t-il à s’interroger sur la vie, sur son sens ? Frankenstein, lui, se questionne sur le sens de la vie. Pourquoi vit-il ? Pourquoi exister ? C’est quoi la blague (si blague, il y a) ? La question du pourquoi de la mort n’est pas la tasse de thé de Frankenstein. Lui, comme pour moi, c’est la vie qui reste énigmatique. Dessinez-moi, donc, Frankenstein !

- Oh, vous déraillez franc, jeune homme. Écoutez-moi bien. L’Évolution fait des choses ni bonnes ni mauvaises. L’Évolution en est là avec la mort. Mais entendez-moi bien : rien n’est inéluctable, pas même la mort. Avec la Super Technologie™, on peut radicalement changer le cours des choses, même la mort.

- Alors, il reste la vie. Pourquoi vivons-nous donc ? Pourquoi cette lutte pour la survie ? Pourquoi c’est ainsi fait ? Pourquoi c’est ainsi et pas autrement ? D’ailleurs, pourquoi les hommes préfèrent-ils vivre plutôt que de mourir ?

- Oh, je reconnais très bien ici le petit prince qui ne lâche pas prise avec ses questions ! Encore une fois, mon cher ami, vous posez des questions qui n’ont pas de réponse. Les religions et les philosophies souhaitent répondre à ce type de questions sans réponse. Mais c’est peine perdue.

- Vous, pourquoi souhaitez-vous, tel Prométhée, soulager la misère humaine, réduire leur lourd fardeau ? Pourquoi s’en soucier ? Pourquoi ne pas les laisser à eux-mêmes ? D’où vient donc ce besoin irrésistible d’apaiser la misère des hommes? Répondez, je vous prie : pourquoi les hommes – tout comme les plantes et les animaux – luttent-ils pour leur survie ?

- Petit prince, il s’agit là d’une donnée première et fondamentale de l’évolution des espèces. De même, se soucier du bien-être des autres, cela s’appelle l’altruisme. C’est le contraire de l’égoïsme. L’Évolution par sélection naturelle a « choisi » - si vous me passez l’expression -l’altruisme car il assure la survie des espèces mieux que l’égoïsme.

- D’accord. Je vois. Alors, dessinez-moi l’Évolution !

- Oh, cela ne se peut, jeune homme ! Il s’agit d’un concept hautement abstrait.

- J’ai une idée.

- Quoi donc ?

- Une image. Comme on dit, une image vaut milles mots.

- De quoi s’agit-il ?

- Hé bien, il faut que je vous dise que, dernièrement, je me suis fait ami avec une dame d’un certain âge à mobilité réduite se déplaçant en fauteuil roulant. Elle s’appelle Maria Gottlob. Elle est d’origine allemande, d’Augsbourg, sa ville natale. Elle marche avec difficulté avec un dos bien courbé. Je la promène régulièrement dans le parc en poussant son fauteuil.

- Cela vous honore, jeune homme.

- Maria me paie en sourires. Elle est comme mon renard. Elle m’apprend des tas de choses. Tenez, l’autre jour, à l’entrée du parc, il y a une vieille église chrétienne. Je n’y connais rien dans la religion. J’avais bien remarqué cet étrange bâtiment auparavant. Il m’intriguait. Maria m’en a parlé, car elle s’y rend chaque jour pour y entendre la messe et ensuite faire ce qu’elle appelle l’adoration du Saint Sacrement.

- Passons, je vous prie, ces histoires sont à dormir debout.

- Peut-être. J’en viens à mon image de l’évolution. Au sommet de l’église, il y a une croix. Puis, à l’intérieur de l'église, il y a ce que Maria appelle un ostensoir posé sur le maître-autel. C’est toujours une croix mais formant comme un soleil rayonnant de lumière. Je passe sous silence la signification de la croix pour les chrétiens que m’en a donné madame Maria. En tout cas, la croix me fait songer à l’Évolution…

- Quoi !? Qu’est-ce que j’entends ? Sachez que l’Évolution n’a strictement rien à voir avec la religion chrétienne! C’est tout le contraire !

- Attendez un peu, je n’ai pas fini mon explication.

- Allez-y, mais mon temps se trouve limité pour de pareils balivernes.

- Une croix est formée par deux barres, l’une horizontale, l’autre verticale.

- Alors quoi…

- Attendez ! L’évolution paraît être double, comme la croix. La barre horizontale, c’est le temps dans lequel s’effectue la lutte pour la survie. Quant à la barre verticale, c’est la finalité de la lutte visant le bien-être commun. La fraternité humaine, en somme. L’église, en d’autres mots. Maria m’expliqua, en effet, que le mot église vient du grec ancien (ecclèsia) signifiant assemblée ou communauté. L’image de l’Évolution, à mon avis, serait donc celle d’une croix.

- Qu’est-ce donc que tous ces galimatias ! C’est du pur charabia !

- Pourquoi donc ?

- Pour la bonne et simple raison, jeune homme, que l’Évolution ne poursuit aucune finalité !

- Faux ! Car vous disiez tantôt que l’Évolution visait le bien-être commun au sens de la survie des espèces.

- Apprenez, mon cher, que l’évolution est neutre : elle n’a que faire de ce qui est bien ou mal. Elle est par-delà le bien et le mal, comme le disait si bien le philosophe allemand, Friedrich Nietzsche.

- Je m’informerai de ce philosophe auprès de madame Maria. Quoi qu’il en soit, vous devez admettre que l’Évolution a des intentions, car elle vise la survie des espèces.

- Mon cher, il ne s’agit là que d’une simple manière de s’exprimer.

- De même, lorsqu’on parle de « sélection naturelle », il y a bien là une intention, non ?

- Encore ici, il s’agit d’une manière de parler. C’est « comme si » il y avait sélection. Il s’agit d’une comparaison empruntée à la pratique courante, entre autres dans l’élevage d’animaux.

- Bon, d’accord. Alors, pourquoi les choses sont ainsi et pas autrement ? Répondez. Pourquoi vouloir vivre, en somme ? Si vous souhaitez tuer la mort, tuez d’abord cette volonté de vivre ! Pourquoi donc Frankenstein veut-il mourir alors qu’il vient de naître ?

- Oh, petit prince, vous ne lâchez pas prise facilement lorsque vous vous y mettez !

- Dessinez-moi donc l’évolution, et je cesserai de vous importuner !

- Vous ne savez pas ce que vous demandez. Au fond, j’ai la conviction que toute cette histoire entourant votre madame Gottlob n’est qu’une pure invention de votre part. Car j’entends bien l’allemand, et « gottlob » veut dire « louer Dieu ». En outre, elle porte le nom de la Vierge Marie, mère de Jésus…

- La croix, Max, n’est qu’une image. Comme vous dites, c’est un « comme si ». Une comparaison. L’image que je vous demande, ne prétend pas, comme toute image, dire la vérité tout entière. Alors, donnez-moi donc une comparaison pour m’aider à comprendre l’Évolution.

Le petit prince n’eut pas fini sa phrase que Max More l’avait quitté dépité. 

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