Pandémie de l'irresponsabilité

 

Dans un texte courageux, Marie-France Bazzo (La Presse 28 décembre 2021) rédige un texte d’opinion bien senti touchant la crise sanitaire qui secoue encore vivement le Québec après 22 mois de guerre lasse. La productrice et animatrice met le doigt sur le bobo : le système de santé québécois. Une question de lits transforme le Québec en état de siège. Malgré la vaccination, Omicron réinvite le gouvernement Legault à resserrer la vis sanitaire. Pourquoi donc ? Question de lits disponibles dans les hôpitaux, point à la ligne. C’est le souci d’un bon gestionnaire. Mais lorsqu’on est Premier ministre, on devrait s’attendre à mieux.

La pandémie révèle en fait un point majeur : l’irresponsabilité des Québécois vis-à-vis leur propre santé. Depuis la création du ministère de la Santé et de son système de santé, le Québécois a droit à la santé. À être traité pour tous ses bobos. C’est la culture du ‘j’ai le droit de’ qui prévaut. Le bon gouvernement, engloutissant des milliards chaque année dans la santé, plus de 40% du budget du Québec passe à la santé. C’est proprement ahurissant !

Tous les partis politiques confondus souscrivent à ce monstre hideux, dont la CAQ. Le problème est celui de l’irresponsabilité. Dans un État-providence, la responsabilité en prend pour son rhume (ou sa covid). Le citoyen sait qu’il dispose du droit à la santé. Dès lors, lorsque quelque chose cloche, immédiatement il saute sur le téléphone rouge pour exiger d’être soigné. Il n’est pas question pour lui ou elle de prendre tous les moyens pour éviter les problèmes de santé : bonne nutrition, activité physique, régime santé, saines habitudes de vie, etc. Il n’appartient pas à l’État de prescrire ou de proscrire des habitudes saines de vie. L’État doit guérir, point à la ligne. Le contrat implicite est ainsi libellé.

La hantise du gouvernement Legault, c’est le nombre de lits. Il met tout en branle pour que l’horreur gestionnaire ne se réalise pas. C’est son mantra depuis 22 mois. Nous le subissons depuis trop longtemps. Le sondages lui donnent raison.

Peu importe.

Les sondages ne sont pas la vérité. Car la peur constitue la source des sondages.

Constamment, je relis ce passage du Prince de Nicolas Machiavel : « Celui qui contrôle la peur des hommes, devient maître de leur âme. » Je me prends à penser que Legault est lecteur de Machiavel. Depuis le début de la pandémie, Legault râle sur le système de santé à bout de souffle.

Réjouissons-nous car nous comprenons bien maintenant le politique sanitaire de ce gouvernement. Évidemment, il répliquera qu’il fait tout pour gérer la crise. Jamais il ne dira haut et fort qu’il gère des lits. Le cœur sur la main, il nous dit qu’il peine à voir des hospitalisations en si grand nombre dans nos hôpitaux. Nous le croyons. Dans sa main gauche, toutefois, il joue la carte du système de santé. Dès lors, il interdit de fêter Noël, de nous réunir, de nous réjouir. Et la vaste majorité l’écoute, lui obéit parce qu’ici au Québec on est obéissant et servile. Comme à l’époque de l’Église catholique triomphante. On n’est pas d’accord, car on n’a pas le choix, se dit-on. Faut pas se chicaner. Faut se serrer le coudes. Faut être solidaire. Québec-Solidaire ne ferait pas mieux. Personne dans l’opposition officielle, pas même la spectaculaire Catherine Dorion, ne lève le petit doigt. Avez-vous vu notre bouffonne nationale s’éreinter à narguer la vaccination ?

Tous, nous marchons derrière le chef. Tous, nous continuons à porter le masque de la honte.

Car le masque n’est pas qu’une simple mesure sanitaire, mais une mesure politique.

Mesure collectiviste d’abord et avant tout. Voilà qui explique que Québec-Solidaire ne conteste pas le gouvernement Legault. Celui-ci, comme Québec-Solidaire, fait dans le collectivisme à 100%.

Le collectivisme est une philosophie politique vouée à la promotion de la... collectivité. Celle-ci a priorité sur l’individu. Nous, au Québec, nous sommes collectivistes dans l’âme. Et cela ne date pas d’hier. Depuis l’Église catholique toute-puissante. Nous sommes toujours dans le même pattern psychologique : tu décides, je me soumets. Car je ne suis pas en mesure de décider pour moi-même. C’est l’inconscient collectif des Québécois.

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