Science et vaccin : le point de vue de Karl Popper

 

Notre bon premier ministre du Canada annonçait lundi dernier (le 31 janvier) qu’il avait une seconde fois chopé la Covid-19. Triplement vacciné, Justin Trudeau n’en continue pas moins à exercer sa pression sur les non vaccinés pour qu’ils se fassent piquer.


Sérieusement, peut-on croire à l’efficacité du vaccin ? Le premier ministre Legault, pour sa part, en bon patenaliste qu'il est, ne cesse de vanter l’innocuité du vaccin. Il ne comprend pas la logique des réfractaires au vaccin. Pour lui, comme pour Trudeau, se faire vacciner est incontournable du strict point de vue de l’allégement du système de santé. Que certains aient éprouvé des difficultés, voire de très sévères problèmes de santé, après l’injection du vaccin, ne l’inquiète nullement. Ne faut-il pas casser des œufs pour faire une omelette ?

Lorsqu’on connaît un tant soit peu la philosophie des sciences, on ne peut que songer ici à l’épistémologue d’origine autrichienne, Karl Raimund Popper (1902-1994), le concepteur du « falsificationnisme » en science.[1] En résumé, Popper nous dit qu’à la différence de la philosophie (de la métaphysique) et de la religion, la science est falsifiable, c’est-à-dire réfutable. Une publicité d'un magasin  à grande surface arborait le mot « Pour des jours comme aujourd'hui. » L'énoncé est infalsifiable car tous les jours, quels qu'ils soient, sont bénéfiques pour les achats. L'énoncé « Le vaccin (Pfiser) est fiable à 90% » est scientifique dans la mesure où il est susceptible d’être réfuté, et non pas parce qu’il est confirmable ou confirmé dans de nombreux cas. 

Des milliards de personnes dans le monde sont actuellement vaccinés avec ledit vaccin. Ce n’est pas parce que dans la grande majorité des cas le vaccin est efficace qu’il confirme la validité scientifique et la confiance que nous pouvons lui prêter. Les cas comme celui de Justin Trudeau montrent au contraire la précarité du vaccin. Combien de personnes, par ailleurs, doublement vaccinées, sinon triplement vaccinées, se retrouvent hospitalisées ? À ce qu’il semble, il y a autant de gens hospitalisés vaccinés que non vaccinés. Pour l’immunologue français, Didier Raoult, il y aurait même davantage de propagation du virus avec le vaccin qu’autrement.[2]

Le problème, toutefois, toujours selon Popper, est que même dans le cas où le vaccin serait efficace à 100%, les cas confirmés ne rendraient jamais le vaccin valide au plan scientifique. Ce qui conduisit Popper à cette exigence radicale afin d’estampiller le sceau de « scientifique » à un énoncé, c’est le fameux problème de l’induction posé par le philosophe écossais David Hume (1711-1776). Jusqu’à Hume, les scientifiques étaient d’avis que les lois de la nature (dont celles de Newton, entre autres la gravitation universelle) sont parfaitement valides et légitimes car elles sont confirmées dans de très nombreux cas. Pour prendre un exemple simple, le soleil se lèvera demain matin car, dans de très nombreux cas, il s’est levé auparavant. Hume demande alors : comment justifier l’induction car il se peut bien qu’un cas vienne infirmer une induction. Par exemple, avant la découverte de l’Asie, tous les cygnes rencontrés jusqu’ici étaient blancs; en Inde, des explorateurs anglais découvrirent des cygnes noirs… Mis à part le cas de Jésus, tous les hommes sont réputés mortels. Nonobstant, le Transhumanisme qui croit pouvoir un jour réfuter cet énoncé, il paraît avéré, sur la base de l’induction, que les hommes seront toujours mortels. Hume n’a soulevé qu’un problème extrêmmement ardu : comment justifier l’induction ? La réponse de Popper est en partie laconique : l’induction ne se justifie pas; elle peut être toutefois réfutée « falsifiée ». C’est le falsificationnisme.

Évidemment, tout cela dépasse les capacités cognitives de nos pauvres politiciens qui s’agenouillent devant la science et qui n’ont aucune hésitation à verser des sommes colossales aux Big Pharma. Le politicien désire contrôler la peur de ses citoyens, à défaut de l’éradiquer. Il n’a aucune retenue devant ceux et celles qui n’embarquent pas dans sa galère. Il va même jusqu’à terroriser les non vaccinés, à les tenir comme des boucs émissaires de la dépravation du système de santé.

Tout ce cirque est misérable et a trop longtemps duré. Popper, de son côté, n’hésitait pas à concevoir la démocratie, non pas comme l’exercice du droit de la majorité, mais le rempart contre la dictature.[3] Or, la soi-disante pandémie a transformé, qu’on le veuille ou non, nos démocraties en dictature. Les camionneurs qui manifestent à Ottawa autant qu’à Québec sont les sauveteurs de la démocratie. Si la démocratie a quelque valeur c’est, du moins selon Popper, en tant que tribunal du peuple. Popper a toujours conspué le concept de démocratie comme souveraineté du peuple. Encore une fois, ce n’est pas parce qu’un gouvernement est légitimement élu, qu’il est justifié à gouverner. C’est parce qu’il passe le test du tribunal du peuple. En science comme en politique, Popper a toujours soutenu la puissance de la critique comme moteur du développement. L’avenir est alors ouvert.



[1] Voir entre autres de Karl Popper, son classique datant de 1935, La logique de la découverte scientifique.

[2] Didier Raoult cite des chiffres provenant de l’Université John Hopkins aux USA.

[3] Voir Karl Popper, La leçon de ce siècle (1992).

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