Vaccination et conformisme social

 

Une pression politique terrible s’exerce actuellement sur les non vaccinés, tenus pour les boucs émissaires de la crise sanitaire. Le premier ministre du Québec, François Legault, songeait le 12 janvier dernier, à imposer une taxe santé pour les punir de l’incurie du système de santé. Finalement, devant le tollé général suite à la manifestation des routiers à Ottawa, notre bon premier ministre changea d’avis afin de préserver la paix sociale. Près de 90% de la population québécoise se trouve vaccinée, mais l’admirable premier ministre n’en démord pas : la saturation du système hospitalier serait la faute des non vaccinés. Selon ses chiffres, 50% des hospitalisations seraient ceux des non vaccinés. Legault, toutefois, ne mentionne pas que près de 40 % des hospitalisations comptées pour la covid sont en réalité des hospitalisations de personnes vaccinées pour des problèmes de santé autre que la covid. C’est du moins ce qu’avait déclaré l’ex-directeur de la santé publique, Horacio Arruda, avant sa démission. Serait-ce ce genre de déclaration qui déplut à ce César qui siège en roi et maître à Québec ?

Quoi qu’il en soit, l’opinion du premier ministre sur la vaccination s’est modifiée en cours de route. Avec l’arrivée des vaccins en début 2021, le premier ministre annonçait avec tambours et trompettes qu’autour du 24 juin le retour à la vie normale serait chose faite. Hélas, Omicron s’est pointé dans le décors et depuis on reste toujours dans le même pétrin. L’exaspération atteint ses limites. Le Convoi pour le liberté mettant son siège à Ottawa en témoigne éloquemment. Sans jeu de mots, Legault a du reculer.


Dans toute cette saga politique, qui ressemble de plus en plus à la dictature, me revient à l’esprit cette expérience menée dans les années 1950 par le psychologue américain Salomon Asch. Le psychologue souhaitait de savoir si les décisions d’un individu au sein d’un groupe sont déterminées par conformisme. Asch invita des étudiants, une dizaine, à participer à un soi-disant test de vision. Il s’agissait alors de juger de la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches : à gauche, une ligne modèle, et à droite, trois autres lignes. Chacun devait dire laquelle de ces trois lignes sur la droite était égale à la ligne isolée à gauche. Avant le début de l’expérience, Asch demanda à neuf d’entre les participants, à l’exception de l’avant dernier participant, de donner de bonnes réponses pour les trois premières affiches, puis, pour les autres affiches, de donner de mauvaises réponses. Ce qui déstabilisa l’avant-dernier participant. Il hésita alors à donner ses réponses, puis, par conformisme, répéta les mêmes réponses que ses acolytes.

L’expérience de Asch démontre la force de la majorité dans les décisions individuelles. Dans près de 40% des cas, le sujet se conforme aux mauvaises réponses de ses congénères. Cette expérience fait réfléchir en cette période trouble où le pouvoir politique, fort d’une majorité soutenant l’autorité politique, incite à tour-de-bras sur la vaccination. Bon nombre vont craquer, et se faire vacciner. C’est ce sur quoi compte notre bon gouvernement paternaliste. Il en résulte, toutefois, un état de malaise profond, tel que vécu par le naïf participant qui ne sait absolument rien de ce qui se tramait. Une perte significative d’autonomie individuelle, et cela n’augure rien de bon pour l’avenir.

L’expérience de Asch illustre me rappelle ce fabuleux conte d’Andersen, Les habits neufs de l’empereur. Un roi se passionnant immodérément pour les beaux vêtements accepta l’offre de deux tailleurs-escrocs lui proposant de confectionner des habits invisibles, lui disant que ceux et celles qui ne voient pas ces habits, sont idiots. Ne souhaitant pas lui-même être traité d’idiot, le roi accepta l’offre des escrocs. Sa cour, ses ministres, ses serviteurs, etc., reçurent l’avis royal de reconnaître la beauté des vêtements du roi, sous peine de passer pour idiot. Puis, vint le moment de la parade royale sur la place publique où le roi exhiba ses habits invisibles. La foule se pâma par conformisme. Sauf, un petit enfant qui lança, sans crier gare, que le roi n’était pas vêtu !

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, annonça en début de semaine qu’il était atteint de la covid pour la deuxième fois, malgré ses triples doses de vaccin. Il s’empressa ensuite d’obliger les Canadiens non vaccinés à passer à l’acte. « Si vous ne vous faites pas vaccinés, vous êtes idiots ! », semble nous dire le premier ministre. Son homologue provincial, François Legault, lui aussi, ne comprend pas que les non vaccinés ne le soient toujours pas. Évidemment, notre bon premier ministre ne pense qu’à ses lits d’hôpitaux.

Les camionneurs du Convoi de la liberté me font penser à  l'enfant du conte d'Andersen qui crie tout haut ce que les autres pensent tout bas.

Commentaires

  1. https://lesakerfrancophone.fr/vers-davantage-de-controle-et-moins-de-liberte?fbclid=IwAR0pj2cOwQAagsOSGnPQiV_uCZ1j9V9WBAv1YRpOK0x3szxXVJKQDShwnYw

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