(Chapitre 4 d'un essai à paraître sur le Petit Prince de Saint-Exupéry. Vos commentaires sont les bienvenus )
La nuit des songes
Nous
sommes en Allemagne dans la région de Ulm, novembre 1619. Un jeune soldat français
âgé de vingt-trois ans vient de quitter Francfort pour suivre la campagne du
duc de Bavière, alors que la guerre de Trente ans débute à peine. Il faut froid
et le jeune homme est seul. Il décide d’établir ses quartiers d’hiver dans ce
qu’on appelle un « poêle », c’est-à-dire une pièce chauffée attenante à un
conduit relié à une cheminée. Ce jeune homme, c’est René Descartes, celui que
la tradition occidentale tient comme étant le « père » de la philosophie
moderne.
Dans
la nuit du 10 au 11 novembre, Descartes fait trois rêves qu’il nota dans un
cahier le lendemain à son réveil. Le jeune homme y précise qu’il s’agit de
l’affaire la plus importante de sa vie.[1] À
la suite de cette nuit onirique hors de l’ordinaire, Descartes, remplit par
l’Enthousiasme, comme l’écrit son biographe, le père Adrien Baillet, se sent comme
investi d’une mission divine, telle Socrate, celle de fonder rien de moins que «
la Science admirable » (mirabilis
scientiae fondamenta). Pour le futur auteur des Méditations métaphysiques,
il était « clair et distinct » que ces rêves « ne pouvaient être venus que d’en
haut. » De Dieu en somme. Moment charnière de sa vie, Descartes promit de faire un
pèlerinage à Notre-Dame-de-Lorette qu’il ferait à pied de Venise. Mais il n’en
fit rien par la suite.
Écoutons
le philosophe néothomiste Jacques Maritain (1882-1973), nous révéler ce en quoi
consista la mission de Descartes.
La mission de Descartes est donc
bien claire. Si l’Esprit de vérité est descendu sur lui comme la foudre (deuxième des trois rêves), c’est
qu’il doit se consacrer à cette Science; pour elle il quittera s’il le faut le
commerce des hommes et tous les plaisirs de la vie...
À lui, en effet, est réservée la
fondation définitive de la Science, dont ses neveux [du Siècle des Lumières]
n’auront... qu’à mettre en valeur les vérités. Car c’est en lui à vrai dire que
l’humanité devient adulte, et c’est lui qui doit être l’Unique ‘Ingénieur’ de
la cité moderne des intelligences, laquelle sera toute géométrique et tirée au
cordeau, et ne ressemblera pas à « ces anciennes cités qui, n’ayant été au
commencement que des bourgades, sont devenues par succession de temps de
grandes villes », et qui « sont ordinairement si mal compassées. »[2]
Dans notre chapitre précédent,
il fut question de la dernière lettre d’Antoine de Saint-Exupéry qu'il adressa au
Général ‘X’, où l’aviateur insiste sur le fait que le seul et unique problème
actuel (nous sommes en 1943) consiste à donner un sens à l’homme, à ses
inquiétudes spirituelles. À ce propos, nous avons soutenu que la quête de sens
qui jusque-là était celle de l’humain fut tassée par la science moderne dont
Descartes est l’un des grands prometteurs. Enfin, nous avons montré dans le même chapitre que la
science moderne mise au point, entre autres par Descartes, conduit au
matérialisme qui aujourd’hui triomphe. De sorte que le fameux « désert de
l’homme » qu’évoque Saint-Exupéry dans sa lettre au Général 'X' consiste en l’évacuation pure
et simple de la question du sens de la vie au profit du matérialisme où la
matière et son comportement qu’étudient la science expliquerait tout. Le sens
de la vie, en somme, ne constitue pas à proprement parler un problème
mais un mystère qui se trouve dès lors hors de la portée de la science. Toutefois,
du moins aux yeux de l’auteur du Petit Prince, les inquiétudes morales
et spirituelles demeurent plus que jamais. D’où le jugement sévère de
Saint-Exupéry : « Je hais mon époque de toutes mes forces. L’homme y meurt
de soif. »
L’ardente
sécheresse de sens dont nous souffririons tous, toujours selon Saint-Exupéry,
est en bonne partie due au bon père de la philosophie moderne, René Descartes. Saisissons
l’occasion en reprenant ici la quête de sens du petit prince où celui-ci rencontre
Descartes lui-même afin d’entamer un dialogue.
Nous
imaginerons donc notre petit prince, ingénu et plein de candeur comme l’a peint
Saint-Exupéry, ne renonçant par ailleurs « jamais à une question, une fois
qu’il l’avait posée. » (chapitre VII).
Le
petit prince rend donc visite à Descartes chez lui,
dans son « poêle », comme il l’appelle (chambre
chauffée par un poêle de faïence). Assis en compagnie du
philosophe devant le poêle, le petit prince s’entretint avec le géniteur de la
philosophie moderne. Descartes vient tout juste de relater au petit prince l’étrange
nuit qu’il vient de vivre. En fait, Descartes fit trois rêves. Les voici.[3]
Un vent impétueux me fit tourbillonner dans la rue, tandis que je marche
avec difficulté. Alors que le vent me pousse vers la gauche, je tâche de gagner
l’église du Collège de La Flèche (où j’avais jadis étudié) pour y faire ma
prière. Or, au moment de me retourner pour saluer quelqu’un, le vent me pousse
avec violence contre l’église. Quelqu’un ensuite, au milieu de la cour du
collège, me dit qu’une de mes connaissances a quelque chose à me donner… un
melon qu’on avait apporté de l’étranger. Ce qui me surprit beaucoup fut de voir
que ceux qui se rassemblaient autour de cette personne se tenaient droits et
fermes sur leurs pieds. C’est alors que je me réveille, et que je me retourne
sur le côté droit, tout en faisant une prière à Dieu afin de me protéger du
songe.
Je me rendors.
À nouveau, j’ai un songe dans lequel je crois entendre un bruit aigu; je crois
que c’est un coup de tonnerre. Je me réveille tout en frayeur. Les yeux
ouverts, réveillé, j’aperçois plein d’étincelles de feu se répandant dans la
chambre. Alors je pus me rendormir dans un calme relatif.
Le troisième rêve fut moins mouvementé. Je vois sur la table un dictionnaire
ainsi qu’un Corpus poetarum (un recueil de poèmes en latin de différents
auteurs), ouvert à une page consacrée au poète Ausone, il était écrit : Quod
vitae sectabor iter ?, c’est-à-dire : Quelle route suivrai-je dans
la vie ? Un inconnu me présente alors une pièce en vers commençant par les
mots Est et Non. Je me rendors tout en décidant décida d’en donner une
interprétation. Le dictionnaire signifie toutes les sciences ramassées
ensemble. Le recueil de poèmes, par ailleurs, signifie la philosophie et la
sagesse misent ensemble. Les mots latins Est et Non sont le « oui et le
non de Pythagore »[4]
et représentent « la Vérité et la Fausseté dans les connaissances humaines et
dans les sciences profanes ». Enfin la pièce commençant par les mots Quod
vitae sectabor iter ? énonce la sagesse, voire la Théologie morale.
Cela
étant dit, le petit prince prit ensuite la parole.
-
Merci, monsieur, de partager vos rêves. Les gens ne parlent jamais de leurs
rêves. Ce ne sont, disent-ils, que des histoires à dormir debout, tordus, ne
faisant appel qu’à une imagination débridée. « Les songes sont des mensonges », dit-on souvent. Cela me désole, car j’aime bien, moi, ces histoires
déjantées, extravagantes, abracadabrantes. Qu’en pensez-vous ?
-
Très cher ami, permettez que je vous dise que derrière tout phénomène, se cache
une réalité. En outre, à l’évidence, si nous rêvons c’est que nous pensons,
car, vous admettrez volontiers avec moi, qu’un être qui ne pense pas ne peut
rêver.
-
Bien d’accord sur ce point. Pensiez-vous donc, dans votre premier rêve de la
nuit dernière, au melon ?
-
Bien sûr ! Car c’est bien moi qui ai rêvé, pas vous. De cela, je ne puis
douter. D’ailleurs, dans mon troisième rêve, j’ai rêvé que j’interprétais ce
que j’ai vu dans ce rêve. Nous sommes donc capables de penser nos pensées.
- Tel un fantôme. C’est tout simplement merveilleux ! Monsieur, vous m’épatez grandement.
-
Merci cher ami.
-
Moi, vous savez, je me passionne pour les moutons et… les fantômes. Dessinez-moi,
je vous prie, un fantôme. Allez-y !
-
Quoi ?! Vous déraillez ! Soyons raisonnables, mon ami : nous savons tous
très bien que les fantômes n’existent pas. C’est une vérité de La Palice.
-
Qui est ce monsieur de La Palice ? Cette vérité lui appartient-il donc ?
- Monsieur de La Palice fut un seigneur au siècle passé, grand
militaire de carrière. Sur sa stèle funèbre, ses soldats écrivirent comme
épitaphe : « S’il n’était pas mort, il serait en vie. » En fait,
l’inscription dit : « S’il n’était pas mort, il ferait encore envie
». Car à l’époque la lettre f se confondait avec le s. D’où le quiproquo de la
formule.
-
Je vois. C’est comme dire « Je doute, donc je pense. »
- Si vous le voulez. En effet, si je doute, c’est que je suis, c’est-à-dire que je pense. C’est une évidence claire et distincte. La raison le dicte, monsieur.
-
Est-ce là une autre vérité de La Palice ?
-
Assurément.
-
D’où votre célèbre phrase: « Je pense, donc je suis. » ?
-
En effet.
-
Une autre vérité de La Palice ?
-
Si vous voulez.
-
Dessinez-moi alors un fantôme !
-
Cela ne se peut, vous dis-je !
-
Un jour, je rencontrai dans le désert du Sahara un aviateur qui était tombé en
panne. Je lui demandai prestement alors de me dessiner un mouton. Il me dessina un
fantôme de mouton en dessinant une caisse dans lequel se trouvait un mouton.
Or, j’y pense à présent…
-
Quoi donc ?
-
Vous m’avez bel et bien dessiné un fantôme ! Ah, que je suis donc lent à
comprendre !
-
Comment cela ? Expliquez-vous mon ami.
-
Vous dites que lorsque nous rêvons, nous pensons. Très bien. De même, lorsque nous doutons,
alors nous pensons. Merveille des merveilles ! Des vérités de la Palice, quoi. Vous parvenez ainsi à générer des tas de
fantômes. En somme, la pensée constituerait un formidable géniteur de fantômes
! O que vous êtes sublime monsieur Descartes ! Je comprends pourquoi on vous vénère
comme grand philosophe. Non seulement vous êtes une grande personne, mais
surtout un grand philosophe.
- Merci bien. Vous me flattez !
-Vous
seul êtes en mesure de dessiner ce qui n’est pas dessinable. C’est tout
simplement prodigieux, fabuleux ! Quel prestidigitateur êtes-vous !
-
Oh, je ne crois pas que cela soit un compliment…
-
D’accord, je me tais. Revenons, je vous prie, au fameux melon apparaissant dans
votre premier rêve. Si vous y avez rêvé, à quoi donc pensiez-vous ?
-
Pardi, à un melon !
-
Mais encore. Pourquoi donc avez-vous pensé à un melon et non pas plutôt, par
exemple, à une barre de fer ?
-
Je ne sais trop. Mais, pour sûr, j’ai pensé au melon en rêvant.
-
Donc, en rêvant vous pensiez.
-
Bien sûr !
-
C’est une autre vérité de La Palice. Dites-moi encore: pourquoi un melon
? Quelle en est la signification ? Pourquoi donc un melon venant d’un
pays étranger ? Il n’y a pas de melon ici en Allemagne ?
-
Je ne sais trop, à vrai dire. C’est le narratif du rêve. Que puis-je vous dire
d’autre ?
-
Par ailleurs, dans votre rêve, une personne se tenant au milieu de la cour du
collège vous informe qu’une de vos connaissances veut vous remettre un melon. Le
rêve précise encore qu’autour de cet ami, voulant vous remettre le melon, se
tiennent des personnes qui sont stables, qui ne vacillent pas en raison du vent
qui souffle. Et pourquoi, par ailleurs, le vent souffle-t-il vers la
gauche. Pourquoi pas à droite ? Et à droite, qu’y a-t-il ?
- Oh, mon enfant, vous en posez des questions ! Rien, je suppose. En fait, le rêve n’en souffle mot.
-
Est-ce que la personne qui se tient au centre de la cour est la même que celle voulant vous remettre le melon. Et pourquoi elle n’est pas affectée par le
vent ? Pourquoi l’église est-elle située à gauche ? Pourquoi le vent
souffle-t-il vers la gauche, c’est-à-dire vers l’église ?
-
Écoutez, je n’en sais strictement rien. Le rêve le veut ainsi. Ah, mon ami,
vous ne renoncez jamais avec vos questions !
-
Vous ne connaissez donc pas le sens de la droite et de la gauche ?
- Oui... Rappelez-le moi ?
-
La droite, c’est connu, signifie le droit chemin, la gauche, le mauvais chemin.
De sorte que, si le vent vous pousse vers la gauche, la personne se trouvant au
centre de la cour paraît vouloir vous sauvez d’un péril en vous redonnant la
stabilité, non ? Qu’en pensez-vous ?
-
Cela me paraît plausible. Mais ce n’est après tout qu’un rêve. Vous disposez,
mon ami, d’une imagination sans bornes ! Votre présence et vos propos me
plaisent bien.
-
Si j’ai raison, alors qui veut donc vous sauvez, et pourquoi ? Ce n’est pas à
l’église, semble-t-il, où vous trouverez le salut puisque le vent vous pousse
vers la gauche, vers le mauvais chemin. Il semble que le droit chemin se trouve
au centre, là où votre ami veut vous remettre le melon. Encore une fois,
j’insiste : pourquoi un melon ?
-
Je n’en sais fichtrement rien, vous dis-je !
-
Permettez-moi de vous aider. Étais-ce un melon d’eau - une pastèque - qui
étanche la soif ?
-
Peut-être.
-
Peut-être, en effet, que le vent avait asséché votre bouche de sorte que la
pastèque peut vous désaltérer, non ?
-
Intéressant. Vous feriez un remarquable détective !
-
Moi, je ne cherche qu’à comprendre ce que les gens déraisonnables font. À ce
propos, un penseur, un français comme vous et moi, un certain Blaise Pascal, a
un jour écrit : « Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît
point. » Qu’en pensez-vous ?
-
Je connais ce monsieur Pascal. Il a des vues fort différentes des miennes. Il
m’accuse, entre autres, de tenir Dieu comme une chiquenaude. En fait, admettons-le :
le cœur n’est qu’un organe du corps. Or, la pensée et la raison, ne se trouvent
nullement dans le corps, mais dans l’esprit ou l’âme. Marquons bien, cher ami,
la distinction radicale entre corps et esprit. C’est ce que je professe :
le dualisme de l’âme et du corps.
-
Je vais sans doute vous faire rire, mais un jour, j’ai rencontré, toujours dans
le désert, un renard. Il m’a appris des tas de choses profondes. C’est lui qui
m’a parlé de ce monsieur Pascal qu’il appréciait particulièrement. Puis, il m’a
révélé son grand secret : « On ne voit bien qu’avec les yeux du cœur.
L’essentiel est invisible aux yeux. » (chapitre XXI) Qu’en pensez-vous ?
-
Les yeux du cœur… Qu’est-ce à dire ?
-
« Les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur. », disait le renard.
-
Un renard, mon ami, ne parle pas. Tout cela n’est que métaphore.
-
Tout comme votre rêve, monsieur. Le melon est une métaphore. Il s’agit du
transport du sens propre au sens figuré, du moins c’est ce que tentait de
m’expliquer le renard. Le melon – la pastèque – étanche la soif. Vous avez,
vous, soif de connaissances, n'est-ce pas ? Le vent vous empêche de satisfaire votre soif de
connaissances. Cette soif n’est pas tarie semble-t-il par l’enseignement de
l’Église, située à gauche. Ni à droite non plus, l’athéisme (?). Seulement au
centre – c’est-à-dire au cœur. Là où tout est en équilibre. Mon petit
renard me parla un jour d’un vieux philosophe grec, Aristote, qui visait
toujours le juste milieu entre deux extrêmes. Dans toutes choses, monsieur,
visons le cœur – le centre.
-
Il me faut vous avertir, mon ami, que ce vieux philosophe, Aristote, tenu jusqu’ici
comme Le Philosophe, monument de la Philosophie, vacille sur son socle. J’avoue
bien humblement être l’un de ceux qui lui porte aujourd’hui un coup fatal. Quoi
qu’il en soit, monsieur, vos propos me touchent. Il me faut les méditer.
C’est
ainsi que prit fin le dialogue entre le petit prince et René Descartes.
[1] Les
trois songes en question sont rapportés par le père Adrien Baillet, prêtre,
biographe de Descartes. Baillet publiera en 1691, soit cinquante et un an après
la mort de Descartes, Vie de Monsieur Descartes. Les trois rêves de
Descartes se trouvent relatés dans le second livre. Baillet considère que ces
songes déterminèrent la vie ultérieure de Descartes.
[2] Jacques Maritain, Le songe de Descartes. Suivi de quelques essais, Paris, Buchet Chastel, année de publication non indiquée, p. 20-21.
[3] Le texte
des rêves de Descartes apparaît dans un texte aujourd’hui perdu, Olympica
(Olympiques). C’est à partir de Baillet, Vie de Monsieur Descartes,
livre second, que le texte des rêves est reproduit mais rendu à la 3e
personne. Le texte de Baillet est cité dans Sophie Jama, La nuit des songes
de René Descartes, Paris, Aubier, 1998, pp. 23-28. J’ai adapté le texte des
rêves.
[4] « Les
deux mots les plus brefs et les plus anciens, oui et non, sont ceux qui exigent
le plus de réflexion. »

Intéressante projection de vot assoiffé re sub personnalité: un animus cette fois, en ce candide et curieux Petit Prince "saint-exuperien" à la rencontre du grand "Re-né" Descartes et ses 3 songes.
RépondreEffacerSi l'anima projetée en Arielle, dans le Démon de Socrate se situe en quelque sorte dans les limites de la pensée jungienne, il ressort de cette nouvelle projection (le Petit Prince) un permanent souci de donner un sens à la vie en l'abordant cette fois avec l'innocence du jeune élève, avide et assoiffé de clarté et de compréhension en son désert intérieur.
Un re-nard Re-né en Descartes qui ramène par ses rêves interprétés cette recherche d'équilibre.
Ah oui, un melon c'est aussi ce qui servait, à une autre époque, à couvrir la tête des gens à la mode...
Puisse le désert devenir un jardin.
Re-nard Re-né... intéressant !
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