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Affichage des messages du mars, 2025

L'espérance de Bernanos commenté.

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Qui n’a pas vu la route, à l’aube, entre deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est qu’est l’espérance. L’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté. L’espérance est une vertu héroïque. On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prennent faussement pour de l’espérance. L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme. On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore.                            ...

Penser l'âme au XXIe siècle

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      Dans la série La foi prise au mot , éducation à la foi chrétienne, animée par Régis Burnet, une émission est consacrée à l’âme, Penser l’âme au XXIe siècle . Deux invités échangent sur le sujet – difficile, il faut le reconnaître-, le Père Thierry Magin, théologien et physicien, et Alejandro Pérez, théologien. En gros, le premier divise l’âme en trois parties en intrication : le corps animé, l’intellect et l’esprit. Cette dernière partie, l’esprit, constituerait selon le théologien-physicien, une sorte de « sanctuaire » par lequel l’Esprit saint intervient en nous. Le second intervenant est plutôt adepte du dualiste, le corps d’une part, et la psyché, d’autre part. Le dualisme provenant de Platon, repris ensuite par saint Augustin et couronné à la modernité par René Descartes, conduisit malheureusement tout droit au matérialisme du siècle des Lumières qui, il faut le reconnaître, règne en roi et maître aujourd’hui. La neurophilosophie actuelle est entièreme...

Dieu me parle-t-il ?

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    Une émission de KTO, dans le cadre de la série La foi prise au mot , animée par Régis Burnet, pose une question plus difficile qu’elle ne paraît : Dieu me parle-t-il ? J’aimerais ici y apporter mon grain de sel. Ma réponse est ambivalente : oui et non. Oui, en un sens Dieu nous « parle », mais en un sens métaphorique et non littéral. Dieu est essentiellement créateur. Non seulement du monde, mais aussi et surtout du sens . Or, pour nous êtres humains, le sens passe par le langage. Pas Dieu. Car pour Dieu, le sens passe par la création : l’innovation, l’inouï, l’inédit. Qui dit sens , dit en effet direction, but, projet, promesse, etc. En christianisme, il s’agit évidemment du Christ, Lumière du monde qui éclaire – donne sens – à nos existences. Verbe de Dieu, il crée du nouveau, donc de la vie, afin de libérer l’homme de sa servitude. Quant à l’expression « Parole de Dieu », il faut être prudent en ne prenant pas cette expression au sens littéral...

L'UTILITARISME DE TRUMP

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  Eut lieu donc vendredi le 28 février à la Maison-Blanche une rencontre entre le Président Trump et Volodymyr Zelensky, le Président de l’Ukraine, afin de parafer une entente de cessez-le-feu dans la guerre opposant depuis trois ans l’Ukraine à la Russie. La rencontre dégénéra en engueulade de sorte que le Président ukrainien quitta abruptement la Maison-Blanche mettant automatiquement fin à toute entente en vue de la paix. Le Président Trump blâma alors Zelensky de ne pas vouloir la paix en refusant de signer l’entente élaborée entre-temps par le Président Trump avec son homologue russe Vladimir Poutine. Je ne souhaite pas ici revenir sur les différents points de l’altercation mettant au prise le Président Trump, J.D. Vance, vice-président des États-Unis, d’une part, et le Président Zelensky, d’autre part. Il en est abondamment question dans les médias. Je veux simplement mettre en lumière les conceptions philosophiques qui paraissent être au cœur de ce différend. Tout le m...