Décès du Pape François le lendemain de Pâques : pur hasard ?
Le lendemain de la fête de Pâques
décédait le Pape François. Est-ce là un simple hasard ? Difficile à dire. Pour
bon nombre, il s’agit d’une triste nouvelle ne s’inscrivant pas comme telle dans la fête de
Pâques qui célèbre la résurrection du Christ. Pour ma part, je pense que la foi
nous autorise à y voir plus qu’un malheureux hasard, un « hasard nécessaire
» dirais-je. Mieux encore peut-être : un hasard signifiant. Car décéder
le lendemain de la plus grande fête chrétienne célébrant la résurrection du
Christ n’est pas anodin. Le pape aurait pu mourir avant Pâques, à l’hôpital.
Cela aurait toutefois terni la Semaine sainte conduisant à Pâques célébrant le
Passage de la Vie au travers de la Mort. Le message que proclame ce temps
liturgique aurait été de la sorte dilué, amoindri, voilant l’Espérance qu’il véhicule.
Valait donc mieux, à mon avis, que le pape tire sa révérence après la
célébration de la fête par excellence de l’Espérance.
À mon humble avis, il s’agit, comme
je l’ai écrit, d’un hasard nécessaire, plus précisément d’une coïncidence signifiante.
Après la grande fête de l’Espérance, en cette année du Jubilée de l’Espérance,
il est hautement signifiant que le chef de l’Église catholique quitta cette
terre pour préparer le Royaume des cieux. Évidemment, pour la vaste majorité
des hommes, ce genre de coïncidences n’en sont pas réellement. Le hasard, en
effet, domine et règle tout. Il n’y a donc pas de lien de cause à effet entre
la fête pascale et le décès de Jorge Mario Bergoglio. On reconnaît ici l’un des
dogmes de la pensée moderne : il n’y a pas de sens, de signification, à
donner entre une date et le décès d’un être humain, le décès survenant au
moment où les causes naturelles appropriées sont réunies, point à la ligne.
En décembre 1642, Paul Chomedey de
Maisonneuve fit ériger une croix devant le récent établissement de Ville-Marie
afin de repousser les eaux qui menaçaient d’inonder l’établissement à la suite d’un
embâcle sur la rivière Saint-Pierre. Le 25 décembre, fête de Noël, la crue des
eaux s’arrête sec devant l’établissement. Ville-Marie est sauve. En
remerciement pour la Vierge Marie, Maisonneuve fit transporter le 6 janvier 1643 la croix salvatrice
sur le Mont-Royal à l’endroit occupé par l’actuelle croix.
Miracle ou pur hasard ? Pur hasard
clame aujourd’hui la vaste majorité d’entre nous. Miracle, soutiennent les croyants
d’hier et d’aujourd’hui. Peut-être conviendrait-il plutôt de parler de coïncidence
signifiante. À strictement parler, il n’y a pas de lien causal entre une
croix en bois et l’écoulement d’une masse d’eau. Il y a toutefois un lien symbolique
entre la croix et l’eau, et cela renvoie au premier des sept sacrements, le
baptême. L’eau purifie, éloigne le mal en effaçant le péché originel, et rend
le baptisé capable de bénéficier de la résurrection du Christ mort sur la croix
et ressuscité. Que la croix de bois stoppât les eaux tumultueuses devant Ville-Marie
le 25 décembre 1642 apparaît tout à fait légitime comme coïncidence signifiante
en vertu du sacrement du baptême.
Il n’y a pas de lien causal entre
le Pape François et son décès le lendemain de Pâques, sauf un lien
signifiant : le pape, qui proclama la mort et la résurrection du Christ
tout au long de sa longue
vie religieuse, plongea dans la mort alors que l’Église célèbre
la résurrection du Christ.

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