Métaphysique de l'islam


 

En tant que chrétien, l’islam m’a toujours laissé perplexe. Évidemment, parce que l’islam nie la divinité de Jésus Christ. Elle nie cette réalité fondamentale en raison de la conception absolutiste de Dieu qu’adopte l’islam. On lit dans le Coran, à la sourate CXII :

Dis : « Il est Dieu, Unique.

C’est le Dieu éternel.

Il n’a point enfanté et n’a pointé été enfanté.

Il n’a point d’égal. »

 

Par ailleurs, la profession de foi de l’islam (shahada), constituant le premier et le plus important des cinq piliers, énonce : « Il n’y a pas d’autres dieux qu’Allah, et Mohammed est le messager de Dieu. » C’est-à-dire : il n’y a pas de divinité (de réalité, ou d’absolu) en dehors de la seule Divinité (la Réalité, l’Absolu). Le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Esprit saint est ainsi rejeté.

Je soutiens que l’islam présente une métaphysique absolutiste. Je montrerai que la doctrine de l’unicité de Dieu de l’islam pose de grandes difficultés au plan métaphysique.

D’abord, que faut-il entendre au juste par métaphysique absolutiste ? Que l’être est un, unique, et non multiple. La croyance fondamentale est celle de Dieu, Allah. Allah signifie « le seul Dieu ». En réalité, derrière cette croyance en un Dieu unique, se profile une conception générale de toute chose, de l’être en particulier, lequel constitue la notion centrale de la métaphysique. En fait, l’unicité de Dieu implique l’unicité de l’être. Lorsqu’il question de l’être en métaphysique, il est question d’une notion parfaitement générale. L’être est ce qui existe ou peut exister d’une multitude de manières. Or, affirmer que Allah est le seul Dieu, c’est affirmer que le seul être qui soit, c’est Dieu. Tout le reste n’est que non-être. Voilà la métaphysique absolutiste que je conteste.

Platon fut le concepteur d’une métaphysique absolutiste. L’être par excellence, c’est l’Idée du Bien qui est l’Idée des Idées. Pour comprendre de ce dont il est question, rappelons-nous le fameux mythe de la caverne. Platon compare l’Idée du Bien au soleil. Le soleil donne vie (être) à tout ce qui existe, non par voie de création mais par émanation de son être. Le soleil est à l’origine de tout, de tout être. Il n’a pas été engendré, il est permanent, éternel. À la différence du soleil, toute la multitude des choses qui existent dans le monde visible ne sont pas permanentes et éternelles. Elles n’ont pas l’être. Elles paraissent exister mais c’est un leurre, car elles naissent, se développent et disparaissent. L’astre solaire (Dieu, Allah) est le seul à véritablement exister, tout le reste ne sont que des émanations du soleil qui changent et se transforment. Seul l’astre solaire (Dieu, Allah) demeure identique, inchangé. Il n’y a pas de création à proprement parler. Le monde a toujours existé, encore une fois, par émanation de l’astre solaire (Dieu, Allah).

Le Dieu de l’islam est comparable à l’astre solaire du mythe platonicien. Toujours en se rapportant au mythe de la caverne, le prophète, Mohammad, est le prisonnier qui a réussi à se détacher de ses liens dans la caverne, en usant non plus de ses sens, mais de son intellect, par lequel il put sortir de la caverne et constater l’absolue réalité du soleil – Allah – comme source de vie et d’existence véritable. Ce qu’il a découvert, ses « ses révélations », il les a rapportées dans le Coran.

Les chrétiens, eux, à la grande différence de l’islam, croient que Jésus-Christ est Dieu, et qu’il s’est fait homme. Qu’il est à la fois Homme et Dieu. On comprend que l’absolutisme métaphysique de l’islam rejette la croyance chrétienne car le Dieu de l’islam – l’être unique - ne peut en aucune manière s’incarné dans le non-être. C’est une contradiction pure et simple.

En outre, en vertu toujours de sa métaphysique absolutiste, l’islam rejette catégoriquement le Dieu chrétien vulnérable, fragile, souffrant, en la personne de son Fils Jésus-Christ, venu réconcilier l’homme avec Dieu. La miséricorde divine, l’islam ne la connaît pas. D’où leur rejet de Jésus-Christ mort sur la croix par amour des hommes. Si Dieu est amour, en effet, alors Dieu se livre à une passion condamnable. Le Dieu de l’islam ne peut être un Dieu d’amour.

Enfin, le Dieu de l’islam n’est pas un Dieu qui intervient dans l’histoire des hommes comme dans le judaïsme. L’islam est une religion antihistorique. Les chrétiens conçoivent que Dieu se manifeste dans l’histoire des hommes. Le premier, père de tous les croyants, fut Abraham. En somme, Abraham prépare la venue de Jésus-Christ, Dieu qui se fait homme. Scandale disait jadis saint Paul autant pour les juifs que les païens. Relisons en effet ce bout de texte bien senti de l’apôtre : « Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens. » (1 Corinthiens 23)

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